Journée internationale des droits des femmes : Serena Ivaldi
8 mars 2017
A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Loria met ses chercheuses à l’honneur. Robotique, neurosciences, cryptographie, modélisation moléculaire… nos jeunes talents montrent que la science n’est pas réservée aux hommes !
Serena Ivaldi, jeune italienne de 34 ans a rejoint l’équipe Larsen en novembre 2014 en tant que chargée de recherche Inria. Serena travaille sur les interactions homme-robot.
- Sur quelle thématique de recherche travaillez-vous ?
Je m’intéresse à l’interaction homme-robot en raison de la complexité liée à l’apprentissage.
Je modélise le comportement, l’objectif, l’intention de la personne pour que le robot apprenne à la connaître. Dans la plupart des applications industrielles des robots, les robots et les personnes « co-existent ». Cela n’est pas de la vraie collaboration. Collaborer signifie en latin « travailler avec » ou encore « aider ». Pour collaborer avec la personne, le robot a besoin d’un modèle pour pouvoir l’aider. Entre humains, les collaborations sont faciles car nous partageons tous le même modèle. Le robot reste une machine complexe et chacun a sa façon d’interagir avec cette machine. Néanmoins, le robot a la capacité d’apprendre à interagir en ayant pour modèle le comportement humain, et c’est pour cela que je conduis plusieurs expériences d’interaction homme-robot. D’ailleurs, afin de le modéliser au mieux, j’étudie le comportement humain et je dialogue avec des psychologues, des sociologues, des biomécaniciens. La présence de l’humain est centrale dans mes recherches.
Je travaille sur le projet européen ANDY qui vise à améliorer la capacité des « cobots » collaborative robot, à coopérer avec les êtres humains dans des environnements industriels et domestiques, en interprétant les demandes physiques et en réduisant les risques de blessures. Cette aptitude permettra aux robots d’assister les humains lors dans la réalisation de gestes techniques ou répétitifs d’une manière plus ergonomique, réduisant ainsi le risque d’accidents musculo-squelettiques.
- Quel est votre parcours de formation ?
J’ai d’abord fait ma thèse en robotique à l’Institut Italien de Technologies de Gênes, laboratoire pluridisciplinaire, après avoir fait de l’ingénierie informatique avec une spécialisation en robotique et en automatique. J’ai ensuite réalisé successivement un post-doctorat à Paris et en Allemagne où je me suis davantage intéressée à l’apprentissage. Enfin, je suis venue Nancy ayant réussi le concours CR à Inria.
- Qu’est-ce qui vous a fait aimer les sciences ?
Je suis curieuse de nature. Petite, j’aimais lire, je lisais tout le temps. Je collectionnais « Le Livre des Pourquoi » de Mickey et Donald et « l’Encyclopédie des animaux ». J’ai même reçu un Atlas pour Noël car je voulais découvrir le monde !
- Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier de chercheur ?
J’ai décidé de faire de la robotique en lisant Asimov. Quand j’ai découvert Asimov, je n’arrivais plus m’en détacher. Je lisais même pendant mes cours. Je pense que ses livres ont été prémonitoires sur de nombreux sujets.
- Un conseil pour les jeunes filles qui voudraient faire de la science leur métier ?
Il faut être têtue et ne pas se préoccuper des autres. Il faut écouter son cœur. Il n’y a rien de plus frustrant que de ne pas aimer son travail.