Bienvenue à Isaure Chauvot de Beauchêne !
8 mars 2017
Isaure Chauvot-de-Beauchêne est arrivée au Loria en décembre 2016 et a intégré l’équipe CAPSID en tant que chargée de recherche CNRS.
- Un parcours atypique et pluridisciplinaire
Isaure est originaire de Versailles et son affection pour les animaux l’a naturellement menée vers des études de médecine vétérinaire à Lyon. Appréciant moins l’aspect clinique du métier, notre jeune chercheuse a décidé de dépasser les sentiers battus et a suivi des cours de modélisation moléculaire vers l’informatique en parallèle de ses études. Cela lui a permis de trouver sa voie et de découvrir le vaste monde de la recherche.
Elle a ensuite effectué un master en pharmacologie à Paris et passé une thèse en modélisation moléculaire au LBPA à l’ENS Cachan. Isaure s’est ensuite envolée vers l’Allemagne pour faire un post-doctorat à l’Université Technique de Munich, où elle a développé des méthodes de docking protéine-ARN et protéine-ADN. Elle a intégré le Loria en décembre, suite au concours de chargé de recherche du CNRS, un poste qui apportera à sa formation une dimension plus informatique.
- Une passion pour la modélisation moléculaire et ses interactions
La modélisation moléculaire consiste à étudier la structure des molécules à partir de maquettes virtuelles sur ordinateur. Cette technique permet de visualiser le comportement dynamique des molécules, la façon dont celles-ci bougent et s’assemblent entre elles.
Au sein de l’équipe CAPSID, Isaure se spécialise dans le docking protéine-ARN (Acide RiboNucléique), et plus précisément dans les ARN simple brin, qui se différencient des ARN double-brins par leur extrême flexibilité et leur manque de structure propre.
Elle viendra donc apporter son expertise dans le développement et l’application de nouvelles méthodes originales de modélisation de cette molécule. Par exemple, une de ses techniques consiste à fragmenter la séquence ARN en différentes parties et effectuer le docking sur une surface protéique, puis réassembler les fragments. La structure d’un ARN simple brin lié à une protéine sera donc prédite avec plus de précision. « En arrivant dans un laboratoire d’informatique comme le Loria, j’espère en apprendre davantage sur ces méthodes, n’ayant pas une formation informatique à l’origine. » Riche de ses précédentes expériences dans des univers variés, Isaure se voit motivée par le rôle de pivot qu’elle va pouvoir jouer entre ces différentes disciplines.
L’opportunité d’expliquer ses recherches et ses domaines d’application au public, mais également l’aspect codage et programmation de l’informatique font du métier de chercheuse une passion pour Isaure. Le pouvoir de visualiser l’intérieur des cellules, à très petite échelle lui plaît également beaucoup. « Un de mes intérêts majeurs est également de voir mon travail quotidien, effectué devant mon écran, se modéliser pour donner lieu à des avancées dans différents domaines, notamment la médecine », ajoute Isaure.
En effet, la modélisation de certaines molécules utilisées dans le traitement de certains cancers, comme l’imatinib (pour l’humain) et le masitinib (premier anticancéreux utilisé chez les animaux), aide les médecins à comprendre comment certaines mutations peuvent entraîner une résistance aux médicaments. En modélisant la protéine mutante, les chercheurs peuvent voir comment la résistance se met en place et empêche le médecin d’agir, et adapter le médicament. De tels projets permettent à notre jeune chercheuse de travailler à la croisée de ses domaines de prédilections, en interaction avec médecins, vétérinaires et biologistes.
Côté vie au laboratoire, Isaure apprécie des initiatives comme les Social Games Activities, qui permettent de rencontrer des collègues de manière informelle. Elle est également investie dans le conseil de pôle AM2i, ce qui lui permettra de mieux appréhender l’organisation d’un laboratoire, sous ses aspects administratifs et institutionnels.
Nous souhaitons la bienvenue à Isaure et une pleine réussite dans sa recherche !