Ingénieur multifacette au LORIA, Adrien Guénard reçoit la médaille de cristal du CNRS
4 mai 2023
De l’implantation d’une plateforme expérimentale de robotique au suivi de la valorisation industrielle des travaux du Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (Loria – CNRS/Inria/Université de Lorraine), Adrien Guénard est un rouage essentiel de la vie de son laboratoire. Cet ingénieur de recherche met également ses compétences en informatique et en robotique au service des chercheurs en chapeautant un service de douze personnes.
La recherche en robotique nécessite souvent d’imposantes plateformes instrumentales pour déployer et tester de nouvelles machines. Au LORIA, la plateforme CREATIV’LAB est sous la responsabilité de l’ingénieur de recherche CNRS Adrien Guénard. Il a façonné ce qui est devenu une des vitrines du laboratoire, où opèrent cinq équipes du LORIA sur des thèmes comme les interactions humain/robot, la robotique bio-inspirée ou encore les drones.
« Quand j’ai intégré le LORIA en 2018, ma première mission a été de créer cette plateforme, précise Adrien Guénard. Il y avait déjà du matériel robotique sur place, mais il fallait le rendre plus visible pour les partenaires extérieurs et améliorer les procédures d’accès et de sécurité. Avec l’ouverture de nouvelles salles, nous avons pu inaugurer la plateforme en 2019. »
Adrien Guénard a pour cela établi et mis en œuvre un plan de financement des équipements et du fonctionnement de la plateforme, tout en visitant et s’inspirant d’autres membres du réseau national de plateformes expérimentales Robotex. Il s’est également occupé de la fondation du Service informatique de soutien à la recherche (SISR), dont il est toujours responsable. Ce service d’ingénierie logicielle transverse gère les quatre plateformes du LORIA et fournit un support technique aux équipes qui travaillent dessus. De trois ingénieurs à son inauguration en 2019, le SISR est depuis passé à douze.
Venant d’une famille plutôt scientifique, j’ai toujours été fasciné par l’informatique et la robotique.
Adrien Guénard développe également des outils et des librairies logicielles qui facilitent l’utilisation des robots. Il a ainsi participé à des travaux au LORIA sur des méthodes bioinspirées de contrôle d’un bras articulé industriel, ainsi que sur le vol de drones en formation, en collaboration avec le laboratoire CRAN (CNRS/Université de Lorraine) voisin. Actuellement, Adrien Guénard est impliqué dans un projet d’exploration des milieux étroits avec des drones miniatures.
Cette activité déjà bien remplie d’ingénieur ne représente cependant que les deux tiers de son poste au LORIA. Le dernier tiers du temps de travail d’Adrien Guénard est en effet dédié à la valorisation des études menées au laboratoire. Pour cela, il rencontre des entreprises afin de mieux cibler et calibrer les collaborations avec les chercheurs. Il met également en relation les équipes de recherche et les organismes chargés de l’innovation, comme les incubateurs et les Sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT).
J’aide à renforcer les liens entre le laboratoire et le monde socio-économique.
Il participe pour cela au montage des dossiers de maturation et tisse des liens qui vont jusqu’au Luxembourg. Adrien Guénard est ainsi le contact direct pour les entreprises qui souhaiteraient collaborer avec le LORIA. Mais comment Adrien Guénard parvient-il à couvrir un aussi vaste champ de responsabilités ?
« Mon parcours est atypique, souligne-t-il. J’ai d’abord travaillé dans un laboratoire public du CEA, puis d’Inria, ensuite j’ai créé une filière d’enseignement en robotique, fondé une start-up sur les drones et rejoint la recherche privée en aéronautique. Quand j’ai vu le détail du poste ouvert au LORIA, j’ai sauté sur le concours car il correspondait exactement à ce que je voulais et représentait la synthèse parfaite de tout ce que j’ai pu faire avant. J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur une opportunité qui me convenait autant. » Cette compatibilité s’est rapidement montrée fructueuse et vaut à Adrien Guénard, seulement cinq ans après son recrutement, de recevoir la médaille de cristal du CNRS.