Journée internationale des droits des femmes : Marine Minier

8 mars 2017

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Loria met ses chercheuses à l’honneur. Robotique, neurosciences, cryptographie, modélisation moléculaire… nos jeunes talents montrent que la science n’est pas réservée aux hommes !

Arrivée en septembre 2016 au Loria, Marine Minier, originaire de Limoges, a rejoint l’équipe Caramba en tant que professeur à l’Université de Lorraine. Elle enseigne à la Faculté des Sciences et des Technologies au département Informatique.

  • Sur quelle thématique de recherche travaillez-vous ?

Je travaille sur la cryptographie symétrique également dite à clé secrète (l’autre forme de cryptographie étant la cryptographie asymétrique). C’est la plus ancienne forme de chiffrement connue qui permet à la fois de chiffrer et de déchiffrer des messages à l’aide d’une même clé. La cryptographie symétrique est bien présente lors, par exemple, d’un achat sécurisé sur internet avec l’utilisation du protocole https (le petit cadenas vert !) qui signifie qu’une sécurité minimum a été mise en œuvre pour le paiement. Son utilisation est transparente pour l’utilisateur car c’est le navigateur qui gère les échanges.

Dans ce cadre, je travaille sur les attaques théoriques d’algorithmes utilisés en cryptographie symétrique. L’objectif est de trouver les faiblesses de ces algorithmes pour pouvoir, par la suite, renforcer la fiabilité et la sécurité de ceux-ci.

  • Quel est votre parcours de formation ?

Après un Bac scientifique, je suis allée à l’université étudier les mathématiques. J’ai ensuite suivi un DEA en cryptographie et préparé une thèse CIFRE à France Télécom Recherche & Développement (aujourd’hui Orange Labs) en région parisienne. J’ai ensuite effectué un post-doctorat au Danemark. J’ai été finalement recrutée en 2005 en tant que maître de conférences à l’INSA de Lyon (Institut National des Sciences Appliquées) et j’ai rejoint le Loria en 2016. Lors de ma candidature sur le poste de professeur des Universités au Loria, j’ai passé l’audition en visioconférence car j’étais enceinte de sept mois et demi.

  • Qu’est-ce qui vous a fait aimer les sciences ?

J’ai toujours aimé les mathématiques et ce dès mon plus jeune âge, en particulier l’algèbre et la géométrie.  Ma mère m’a également toujours soutenue et poussée dans cette voie.

  • Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier de chercheur ?

On apprend toujours de nouvelles choses. C’est un métier d’une grande richesse car on se questionne en permanence. On cherche toujours la « petite pépite » de connaissance. J’aime également beaucoup enseigner dans le fait de susciter de nouvelles vocations et de transmettre des connaissances.

  • Un conseil pour les jeunes filles qui voudraient faire de la science leur métier ?

Il faut s’accrocher et avoir confiance en soi et en ses capacités même dans un monde d’homme. Si un homme peut faire de l’informatique, une femme aussi ! Il ne faut pas avoir peur d’exploser les plafonds de verre !