Journée internationale des droits des femmes : Véronique Cortier

8 mars 2017

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Loria met ses chercheuses à l’honneur. Robotique, neurosciences, cryptographie, modélisation moléculaire… nos jeunes talents montrent que la science n’est pas réservée aux hommes !

Véronique Cortier est directrice de recherche CNRS au sein de l’équipe Pesto. Ses travaux en analyse formelle de protocoles cryptographiques et sur le vote électronique lui ont déjà valu deux prix de thèse et une ERC Starting Grant en 2010. Elle a également reçu le Prix Inria Académie des Sciences – jeune chercheur.

  • Quels sont vos sujets de recherche ?

Je travaille sur la vérification formelle de protocoles de sécurité, c’est-à-dire que je m’assure qu’il n’y a aucun bug dans les programmes visant à sécuriser les échanges. Je développe des méthodes pour que ces programmes soient sûrs, et qu’ils garantissent par exemple la sécurité de paiement, mais aussi d’anonymat et de confidentialité. En ce moment, je me penche particulièrement sur la protection de la vie privée et des données personnelles, notamment sur les passeports et le vote électronique.

Je consacre la moitié de mon temps à l’étude des protocoles de vote électronique. En particulier, nous développons le logiciel de vote électronique opensource Belenios, avec Stéphane Glondu (ingénieur Inria) et Pierrick Gaudry (directeur de recherche CNRS) de l’équipe Caramba. Ce système est une amélioration d’Helios, un logiciel conçu en 2008 à Harvard, qui vise à garantir la vérifiabilité et la confidentialité du scrutin.

  • Quel est votre parcours ?

Après un baccalauréat scientifique, je me suis naturellement dirigée vers une classe préparatoire Maths Sup – Maths Spé à Paris, et j’ai poursuivi mes études avec une licence et un master à l’ENS Cachan. J’ai toujours voulu faire des mathématiques, qui est ma grande passion : j’aime la résolution d’énigmes, et je voyais cette matière comme un jeu.

C’est à l’ENS de Cachan que j’ai découvert l’informatique et sa grande richesse que je ne soupçonnais pas jusque-là : ce ne sont pas que des fichiers Windows !

C’est au LSV (Laboratoire Spécification et Vérification) que j’ai effectué ma thèse, pendant laquelle j’ai eu l’occasion de passer deux séjours aux Etats-Unis : six semaines au SRI à Menlo Park en Californie, et six semaines à Stanford.

Le concours de chargée de recherche du CNRS m’a ensuite menée au Loria en 2003.

  • Qu’est-ce qui vous a fait aimer les sciences ?

Je baigne dans les mathématiques depuis ma plus tendre enfance, mes parents enseignant tous deux cette matière. J’ai toujours été curieuse de savoir comment les choses fonctionnent. Mon père m’apprenait les nombres premiers en m’amenant à la danse, et les fractions en coupant mes pommes au dessert ! Je suis assez adepte de la théorie du renforcement : si quelque chose me plaît, je poursuis dans cette voie.

  • Qu’est-ce qui vous plait dans votre métier au quotidien ?

Ce que j’apprécie particulièrement dans le métier de chercheuse, c’est que tous les coups sont permis, aucune solution n’est attendue. Mais ce statut revêt également de nombreux avantages, notamment la liberté de pouvoir choisir ses collaborateurs, travailler avec des personnes de toutes les nationalités et voyager aux quatre coins du globe. Enfin, la grande diversité des sujets de recherche permet de se renouveler sans cesse.