Rencontre avec Esther Galbrun

18 janvier 2016

En octobre 2015, Esther Galbrun, chargée de recherche (CR2), a rejoint l’équipe-projet ORPAILLEUR.

Esther, quelle est votre formation ?

Je suis ingénieure de l’INSA de Rouen, je me suis spécialisée pendant mon parcours en analyse de données. Pendant ma dernière année d’école d’ingénieur, j’ai eu la chance de suivre un semestre de cours à l’Université de Tampere. J’ai découvert la Finlande et ce pays m’a plu. J’ai décidé de prolonger mon séjour en effectuant mon stage de fin d’études à l’Université de Helsinki.

Avez-vous poursuivi en thèse ?

Oui, effectivement. Pendant cette période, j’ai compris que le doctorat dans ce pays était beaucoup plus libre qu’en France. A mon avis, la thèse en Finlande ressemble à une course d’orientation où on dit aux étudiants « Vas, cherche, et reviens quand tu auras trouvé quelque chose ! », alors que dans le système français c’est plus une course en ligne droite. J’ai choisi de faire une thèse dans le domaine de la fouille de données, une thématique forte à Helsinki, et plus précisément de travailler sur la fouille de redescriptions. Il s’agit de trouver différentes façons de décrire la même chose. Par exemple, on peut décrire les régions d’Europe par leur climat ou par les animaux qui y vivent. Les chercheurs avec qui je travaillais pendant ma thèse avaient de solides contacts avec les États-Unis, ce qui m’a donné l’opportunité de poursuivre mon parcours scientifique en m’envolant vers Boston.

Qu’avez-vous fait à Boston ?

J’ai commencé mon post-doctorat à l’Université de Boston. J’y suis restée un peu plus d’un an. J’y ai retrouvé la neige et le bord de mer, en plus ensoleillé… Là bas, j’ai poursuivi mon travail en fouille de données mais le sujet était plus général, il s’agissait par exemple de fournir des recommandations de chemins en tenant compte du risque criminel. J’ai également enseigné. C’était une expérience enrichissante mais pas toujours évidente, car j’étais responsable d’un cours dans un système académique que je ne maîtrisais pas. Pour assurer cet enseignement d’introduction aux probabilités, j’étais aidée par deux doctorantes, l’une encadrait les travaux pratiques tandis que l’autre les notait, cette dernière restant anonyme vis-à-vis des étudiants. Vers la fin de mon post-doctorat, j’ai commencé à constituer mes dossiers pour les concours chercheurs.

C’est comme ça que vous êtes arrivée au Loria ?

Exactement. J’avais déjà rencontré Chedy Raïssi lors de la conférence KDD en août 2012 et mon principal collaborateur travaille à l’Institut Max Planck de Sarrebruck. J’ai passé le concours au printemps et j’ai eu la chance d’être recrutée. Je fais partie de l’équipe Orpailleur, avec des chercheurs comme Amedeo Napoli, Yannick Toussaint, Chedy Raïssi ou Miguel Couceiro. Je vais faire de la fouille de graphes, travailler sur la plateforme OrphaMine, les systèmes interactifs, la visualisation…